Laissons-nous goûter de nos vies l'intérieur
Était-ce un grand péché, un penchant qui dérange
Que fuir la poésie pour la récré des anges ?
Des yeux, du cœur, des ans je détournais le temps
Vers les jours savoureux quand, fougueux, en liesse
Avec l'harmonica, lyre de la jeunesse
J'allais dans les jardins jouer les airs d'antan
Ayant laissé l'hiver noircir les feuilles mortes
Espérant du printemps l'ouverture des portes
Vers des temps de ciels bleus, de rayonnants soleils
D'horizons rapprochant les plaisirs accessibles
Et non d'écrits aux vols éphémères et risibles
J'attendais patiemment de la nuit les conseils
Le temps passe et la rouille agresse la carcasse
De jour en jour mémoire et souplesse s'effacent
Pour l'enrayer, ce mal, serait-ce un grand péché
De me remettre aux jeux qu'on joue dans sa jeunesse
Mon chapeau ! s'ils me rendent et la forme et l'adresse
Et la force et l'envie que les ans me fauchaient
Nous sommes, selon toi, juste au milieu du gué
Cet instant où tous deux, par un diable nargués
Hésitons. Malfaisant, que tu nommes 'mystère'
C'est un leurre pour moi, car il nous fait pleurer
A croire au grand retour à cet âge doré
Où nous ne connaissions ni peine ni barrière
Tu sais, l'ami, pour nous, les plus belles clairières
Ne sont pas dans les bois, les jupes des bergères
Mais dans l'envol joyeux des kermesses du cœur
Quand on voit du Béarn repartir les palombes
Et se prendre au filet, évitons l'hécatombe
Et laissons-nous goûter de nos vies l'intérieur
Keraban – © – mardi 20 avril 2021
Pour rappel, voici le poème d'Antoine
Quand aurons-nous fini de courir monts et vaux
Pour prêcher sans pêcher d’éternelles rengaines ?
Donner les sacrements aux nubiles en gaines
Peut conduire un moine haut aux pénibles travaux
Qui choquent les cerveaux.
Je n’invente jamais je rebondis souvent
Comme dit un vrai Basque en lançant sa pelote.
Je te sais préférer jouer à la belote
Car ça fait moins suer les hôtes de couvent
A l’entrain peu fervent.
Ne nous voilons jamais la face d’un foulard
Mais montrons aux croyants un paisible visage,
Cela fera pour eux un sérieux balisage.
On dit bien, à l’encan, qu’exposer tout son lard
C’est faire aussi de l’art.
On peut avoir un froc sans grand besoin de fric
Quand on sait négocier le bon prix de la bure.
Bien sûr qu’il faut savoir qu’un vendeur qui carbure
Te prend bien trop d’écus en chantant son lyric
Quand arrive son tric.
En plein milieu du gué nous sommes pour l’instant
Et chipotons bien trop dans notre ministère.
Cessons lors de laisser trop planer ce mystère
Qui chauffe les esprits car fort peu consistant
Mais bien piètre assistant.
Après avoir couru ces fort belles régions
Que ce soit les climats de la dite Bourgogne
Ou bien les chauds recoins que l’on trouve en Gascogne
Il est temps de caler toutes les religions
Qui forment ces légions.
Quand aux filles sans dot que je vis dans le Lot
Elles se lavent au Cot.*
* vin de Cahors
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J'aime la poésie qui me parle et qui chante
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