L'amour empoisonné.
"Le sida existe toujours".
Mardi 1er décembre 2020 : Journée mondiale de lutte contre le sida 6000 nouvelles contaminations sont recensées chaque année en France et 24 000 personnes seraient séropositives sans le savoir (https://www.leem.org/index.php/presse/).
Nous sommes dans l'année 2021. Une année faisant suite aux précédentes.
Une époque de crise, d'inégalités sociales toujours prêtes à terrasser les plus faibles et...
... et l'impact du COVID-19 sur les services de lutte contre le VIH.
Des souvenirs me reviennent, toujours aussi douloureux et en ce jour, me vient l'envie d'en parler.
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LES ANNÉES SE SUIVENT, LES MALHEURS SE RESSEMBLENT ET SE RASSEMBLENT.
Il y a quelque vingt-sept années de là , en cette année 1994, je me suis penché avec plus d'intention sur le fléau de la séropositivité. Ce n'est qu'à l'occasion d'une visite dans un refuge pour mères et enfants porteurs du SIDA, que je me suis senti profondément concerné. J'étais alors investi dans la "Fondation Abbé Pierre" et l'on m'avait chargé de recenser différents besoins, afin de subventionner des lieux d'accueil dédiés aux démunis. Ceci, grâce au produit du labeur des "Compagnes et Compagnons d'Emmaüs".
NOUS L'AVONS RÉVEILLÉ. Surgit d'un froid cachot, du fond du temps des temps Ce fléau aime à mort, Il a perdu l'amour et l'or de notre de sang En misant sur le sort ! Dépassés par l'envie de notre perfection, Nous créons nos horreurs, Accordant au bourreau de notre pollution De juger nos erreurs.
Année 1994 ! Il était une fois ... dans un collège de France, une classe de jeunes gens qui s'est mobilisés contre les agressions humaines et inhumaines. Ces adolescents voulaient enseigner aux adultes. Ils voulaient apprendre, à ceux qui sont désintéressés par les intolérances qu'ils côtoient chaque jour. C'était encore des enfants. Mais déjà de grands cœurs ouverts aux cris de détresse. De jeunes "avantagés" conscients, à l'écoute de ces râles assourdis qui planent sur un monde souillé. De jeunes "privilégiés", alertés par ces agonies enfoncées sans état d'âme dans la gorge des enfants et choqués par la convenance autoritaire de beaucoup trop de majeurs immatures. SYMPHONIE JUVÉNILE. Il est à Saint-André une ardeur pastorale, Qui, dans ses pas glissant vers l'aube des grands jours, Veut plonger le respect dans l'amitié lustrale Et baptiser l'enfant du sel de ses toujours. Telle une symphonie entamant l'allégro, Pour soutenir les cœurs entassés au perchoir, Huit notes ont tonné dans un fortissimo, En suivant la mesure orientée par l'espoir. L'accord d'Anne-Marie avait donné le LA, Quand Rémi a tapé le SI sur son lutrin, Puis s'inspirant du DO offert par Olivia, Joël forgea son RÉ pour bâtir le refrain, Un violon s'est formé du MI de Caroline Et le FA d'Émeline s'est posé sur l'archet, Avec le SOL charmeur flûté par Catherine, Le LA de Géraldine a tissé le couplet. Ces jeunes ont souri au milieu des grimaces, Composant l'interdit de vivre à coups de guerre, Ces juniors ont pâli devant les "contumaces" Infligées au hasard des rangs de la misère. Leur union généreuse en des projets sincères Évoque le besoin d'écouter l'innocence, Pour croire en ces pastels naissant des primevères Et suivre avec candeur les leçons de l'enfance. La jeunesse a ses raisons que les mouvements de l'âme reconnaissent bien. À cette époque, cette classe d'adolescents cherchait à s'investir dans la solidarité, dans l'humanitaire. Ces jeunes voulaient, en offrant leur cœur de petits grands, fraterniser avec les besoins de ceux que l'on a vite classés dans l'exclusion parce que jugés trop différents de la "normale". Ces jeunes élèves voulaient donner maintenant. Avant leurs premiers pas dans le monde des adultes. Avant leur entrée dans l'univers des "trop réfléchis" et des "trop conditionnés" par des libertés préconçues…
- Arteaga (Recueil : "LA FACE CACHÉE") |
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« La vie n'est supportable que si l'on y introduit non pas de l'utopie mais de la poésie (Edgar Morin) »
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