Il est anéanti et aujourd'hui sans terre,
Lancez-lui donc un sou, comme on jette la pierre,
Sa force n'a plus rien, ni de corps, ni de tête,
Plus rien à grignoter, pas même une requête.
***
Puisqu'il n'a plus d'amis pour consoler ses jours,
Que l'amour des parents ne vient plus au secours,
Qu'on lui refuse même un boulot sans valeur,
Alors ne reste plus qu'à provoquer le cœur.
***
Ne croyez pas toujours au plaisir de mendier,
Mais puisqu'on ne veut pas le laisser travailler,
Il faut bien demander de quoi pouvoir survivre,
Trahi par un espoir qui a peur de poursuivre.
***
Seul, il ne sourit plus. Pire, il n'existe pas.
Comment vivre avec soi dans l'égout de son cœur,
Où trouver le refrain pour stimuler ses pas,
Perdu sous les galops d'un trottoir de malheur.
***
Assez de boniment, expliquons l'évidence,
Juste un quignon de rien, pour se "désaffamer"
Et ne condamnez pas ce saut dans l'indigence,
Un éclat d'amitié peut encor le sauver
- Arteaga