Le prospecteur



Je ne suis plus un homme, mais un prospecteur,
Trouver de l’or, dans mes mains, tenir le pouvoir,
Qu’importe, métal jaune ou liquide noir,
L’argent n’a pas d’odeur, le bonheur point de couleur.

Les dommages collatéraux, pour m’émouvoir,
Bien camouflé, dans ma toge d’imposteur,
Je paye et nourris, les esclaves, travailleurs,
Et troc, leurs durs labeurs, contre de faux espoirs.

Avec les profits, acheter des mitrailleurs,
En autant que tous les cadavres sont ailleurs,
Un despotique architecte de la mort.

Ce qui me motive, me ronge, est la peur,
Que la vérité l’emporte, contre mon fort,
De pierre il est bâti, tout comme mon cœur.

François Dutrisac
3 mai 2007