Ils ont mis mes soupirs au coin de leur tendresse
Et j'ai tourné le dos à mes vrais sentiments,
Ceux qui m'auraient permis de défier mes détresses,
En combattant ces nuits armées de hurlements.
Je me suis conjugué aux femmes du hasard
En avortant ces vies gonflées de mes amours,
J'ai bluffé mon destin au fond d'un grand bazar
Et j'ai chiffré l'espoir dans un compte à rebours.
Tous les guerriers sans nom des conquêtes partiales
Ont baptisé mon âme au cri d'un quolibet,
Alors j'ai recraché mes tristes initiales
En abjurant mes pleurs dans un dernier hoquet.
J'ai voulu vivre seul, pour ne pas me trahir
Aux yeux des compassions fondues dans ces chaleurs,
Qui voulaient transmuter en plomb mon avenir
Et me faire oublier l'or de mes géniteurs.
Je gardais sans pitié mes baisers de vaincu
Pour m'offrir à ces cœurs qui assiégeaient mes jours,
Mais ils m'ont refusé ce qu'ils avaient perdu
Dans l'ombre d'une enfance exclue de leurs amours.
- Arteaga.