Petite fille, le temps a passé...
ta mère partie depuis dix années...
toi petite fille tu n'es plus petit à petit..
et c'est petit à petit qu'un peu on oublie...

Jamais tu ne vas au jardin du souvenir..
car c'est là dis tu que vivent les pires...
les plus douloureux même si l'on fleurit..
de roses blanches à la tendresse épanouie.

Pourtant sais tu qu'il y a des mésanges...
de petites messagères voyageuses..
d'une sépulture à une autres audacieuses...
elles vont et viennent et déposent ton message...

Quand mes pas me mènent dans ces allées ...
bien sûr je m'incline sur la tombe de ta mère...
et je m'arrête sur celles dont la pierre est amère
celles toutes grises qui n'ont personne à penser.

On sait toutes les deux qu'elle n'est pas vraiment là..
ici c'est son nom gravé dans le marbre éternel...
il y a déjà bien longtemps qu'elle t'observe du ciel..
priant fort qu'on lui pardonne son geste pour trépas.

Jamais tu ne vas au jardin du souvenir...
une mère ça ne devrait jamais trop tôt partir...
quand elle repose ici il est certes bien trop tard..
pour lui dire qu'on l'aime elle qui est quelque part..

Quelque part où il faut y croire nous la rejoindrons ...
les mésanges volent et voleront jusqu'à ce nulle part...
ici ce n'est qu'un jardin aux fleurs coupées de saison...
ce n'est qu'un reposoir pour fleurs fanées..par hasard.

Isabelle le 19 juin 2021

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