Ce que j'aime en ce temps où tu n'appartiens plus
Ni aux jours ni aux nuits mais au gré de ton rire,
Qui s'éclate en semant des envolées de myrrhe
Sur la terre polluée par mes trop vieux refus...

Ce que j'aime en l'absence, où mon rêve embrouillé
S'incarne dans les sens d'un amour braconnier,
Pour piller sans regret les péchés du pommier
Avant de m'éveiller dans une aube apaisée...

Ce que j'aime en cette heure empourprée d'impudeur,
Rosissant mon vouloir au pastel de ta lèvre
Et signant d'un "peut-être" enivré de genièvre,
Les lavis de mon âme accrochés sur ton cœur...

               Ce que j'aime...

C'est cette symphonie orchestrant l'avenir,
Jusqu'aux fins de tes jours applaudis par les miens
Dans un bravissimo aux accents vénitiens,
Promenant nos amours sur les flux de Zéphyr,

C'est l'émotion venue par-delà mes jamais
Qui s'étaient entassés au fond des solitudes,
Excitant mes conflits hurlant leurs lassitudes
Pour ne pas écouter les demandes de paix,

C'est ma vie qui revient à sa raison première,
Quand du peu de mes ans j'ai figé mon enfance
Pour me hisser plus haut et draper de silence
Les aveux de mes peurs envoilées de poussière.

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