Spleen de fin de semaine.
Je ne sanglote pas longuement comme les violons de Verlaine.
Mais la langueur monotone est bien lÃ
Et s'insinue dans tous les pores de ma peau.
Les grandes villes,
Notamment celles de province et plus particulièrement
Celles dans lesquelles j'ai résidé, regorgent d'activité.
Une agitation fébrile qui ne se dément pas. Du lundi au samedi...
Je hais les dimanches et ce, depuis bien longtemps.
Depuis au moins le texte écrit par Charles Aznavour
Et chanté par Juliette Gréco. Lui permettant ainsi
De remporter le « prix Édith-Piaf d'interprétation »
Au concours de Deauville le 23 août 1951.
Simple rapprochement au moment où j'écris car à cette époque là ,
J'avais à peine trois petites années d'existence.
Pourtant, je haïssais déjà ces dimanches matin.
Ces jours pourtant qualifiés de festifs et au cours desquels
Mon père me conseillait de ne plus faire de bêtises
À grands coups de ceinturon dans le bas des reins.
Méthodiquement, Réglementairement, hebdomadairement...
Systématiquement.
Je haïssais ces dimanches après-midi.
Au long desquels on m'emmenait régulièrement,
Invariablement, immanquablement
Promener dans ces interminables allées du Bois de Boulogne
Ou celles du Parc des Buttes Chaumont.
Ou encore, dans les allées bétonnées des Champs-Élysées.
Mais promener seulement.
Tout vêtu de ces habits réservés à ce jour faste
Et qu'il ne fallait surtout pas salir.
Pas même en jouant comme un enfant.