Au milieu des rangs volontaires en uniforme civil,
La longue piste bétonnée d'une impatience armée,
Grouillait d'organisateurs désarmés de patience.
Mais, déserté par les involontaires obligés de défiler,
Elle semblait toujours aussi vide d'intérêt.
Toujours aussi tendue d'espoir national en bandoulière.
Puis les officiels sont passés d'un air martial.
Sous les applaudissements de quelques connaisseurs,
Reconnaissant d'avoir eu la chance
De les reconnaître sans avoir à les regarder à la télé.
Et de nouveau le silence.
On entendait même voler le délire contenu de la foule,
Comme celui d'une armée de mouches
Autour d'un troupeau agacé par leur défilé incessant.
Soudain,
Le sifflet d'un oiseau a murmuré dans le lointain.
Bientôt accompagné d'un clairon impérieux,
Puis martelé par des rangers impeccablement cirées,
Enfin soutenu par un roulement de tambour libérateur.
Ils arrivaient,
Ils étaient là .
Ils étaient vraiment tous là !
Tous les enfants des anciens combattants
Et tous ceux des nouveaux,
Même les pères des prochains,
Auxquels on voudrait bien faire croire
Que l'on peut faire la guerre comme on fait un enfant.
- Arteaga
(Recueil : "CÉLÉBRATIONS")