Premier envol (... Ã suivre).
J'ai lâché mes valises Et posé mes cartons Au pied de mes aujourd'hui adultes. J'ai quitté mon chez-nous, Pour ce chez-moi sans eux.
Plus de père. Plus de mère. Rien que moi et moi.
En me blottissant au creux d'un destin-canapé, J'ai séché les larmes de ma mère Qui voulaient encore retenir les miennes Et j'ai pleuré sans elle.
Aujourd'hui, Je me suis abandonné au bout de mes parents. Loin de ma vie d'hier, Loin de leur vie pour moi. Je me suis emmené hors de leur réconfort Et je suis seul, Sans plus personne pour entendre ma solitude.
Mais le temps a décidé pour nous. Alors j'ai lâché mes regrets immatures Et j'ai planté mes certitudes Au pied de mes souvenirs d'enfant.
| Tout seul, Je devais économiser mes erreurs, Pour acheter mes succès. Je voulais nourrir mon corps de mes propres mains, Je voulais construire ma tête de mes propres idées. Déjà seul. J'ai essuyé les gouttes d'adolescence Qui riaient encore sur mon front Et j'ai retroussé mes volontés d'homme. Même si j'étais sans eux, J'avais encore toute la solidité de mon père, Bien armée sur mes réalités prochaines Et j'avais toujours chacun des baisers de ma mère, Brodés sur mes sensibilités audacieuses. J'étais seul, Mais j'étais au milieu d'eux ! J'avais toutes ces leçons imprimées sur nos sagesses Et tous ces conseils incrustés dans notre confiance. J'avais tout ce grand morceau de vie devant mon avenir, Pour les aimer du cœur de notre réussite. Aujourd'hui, C'était la vie sans eux. C'était ma vie pour eux.
- Arteaga |
Nota bene :
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Ma "fois"… sans foi !
En ce qui concerne toutes ces "PREMIÈRES FOIS", je me dois de mettre certaines choses au point. Je n'ai nulle souvenance de ces bonheurs de mère, de ces fiertés de père … et pourtant, j'ai deux parents. Deux géniteurs qui se sont retirés de mon oxygène sentimental pour mieux étouffer le fruit de leurs amours.
Quelqu'un, dont je n'ai plus le nom et je m'en excuse, a écrit ceci sur le web :
« Le "je" est parfois celui d'un autre. La poésie exacerbe la sensibilité et permet de s'approprier, le temps d'un écrit,
le bonheur ou le malheur d'un autre. Même si la douleur ou la félicité n'est pas semblable dans le fait, mais une autre douleur distincte ou une autre joie personnelle différente que l'on a éprouvée et qui a produit les mêmes effets. »
Ainsi dans nombre de mes écrits, difficile de savoir si je transcris ma propre histoire. Dans certains textes, j'y dépose parfois tous les ressentiments de mon âme et dans d'autres, toutes ces joies qui n'ont jamais dépassé mes rêves.
Recueil : "PREMIÈRES FOIS".
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« La vie n'est supportable que si l'on y introduit non pas de l'utopie mais de la poésie (Edgar Morin) »
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