Maladies et servitudes


Ces maux accablants, qui te touchent maintenant
Nous obligent, tous deux, à des recours astreignants.
Nos vies sont aujourd’hui rythmées par des rituels
L’absorption de tes médicaments habituels.
Ces peines ont fait de toi une handicapée
Et les servitudes m’ont aussi rattrapée.
Toutes les deux heures, je m’oblige à m’astreindre
Aux terribles, piluliers, sans jamais enfreindre.
Des nuits préoccupantes sont parfois très courtes
Jalonnés de réveils le cœur pris par les doutes.
Ce que tu perçois encor de tes mains tremblantes
Te rend la vie, de jour en jour, très aliénante.
Tes yeux ne te servent plus à te repérer,
Ta cécité est présentement avérée.
La maladie de Parkinson t’a envahi
Nous privant tous deux de liberté pour la vie.
Rythmer par d’incertain rendez-vous annuel
Nous vivons dans une angoisse continuelle.
Des changements de traitements, toujours, encor,
Qui viennent chaque fois martyriser ton corps.
L’attente dans la toute dernière ordonnance
Celle-là nous apportera-t-elle la chance ?
Ou faudra-t-il encore tout recommencer ?
Nos rêves fous seront-ils enfin exaucés ?
Moi, je suis là, impuissant, à te surveiller
Obligé de rester constamment éveillé.
Ne pas oublier d’ingurgiter tes cachets,
Regarder, sans fin, cette inhumaine pendule
Qui se moque de moi et me nargue incrédule.
Les maladies et leurs maudites tyrannies
Qui ne cessent de conditionner l’agonie.

Daniel Lefebvre
22.08.2021

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