Re: Vomis par l'indifférence.
Poèmes d'ARTEAGA :
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LA VIE ENTRE LES VIES.
Tels des rasoirs entremêlés,
Semés par un hiver partial,
Les cristaux de neige s'abattent sur leurs proies,
Tailladant sans pitié les gueules sans abri.
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Pas de logement sans payer
Et pas d'argent sans travailler,
Pas de boulot aux sans-abri,
Mais prêtez-leur vos rues… Merci !
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A vous, qui l'accusez le fiel au bord d'un rire,
Ne jugez pas l'état d'après vos artifices.
En ces instants frileux, il veut juste un sourire
Pour l'aider à brûler ces fagots d'injustice.
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Il ne veut rien de plus qu'un morceau d'attention,
Mais si vous le jugez mériter ce trottoir,
Passer sans regarder, sans poser de questions,
Sans savoir où commence et finit son désespoir.
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Jamais ? Demain peut-être, vous serez dans son cas
Et bien plus que la main, vous tendrez vos deux bras,
Présentant vos espoirs à ces regards gênés,
Pour quémander ces droits que l'on a détournés.
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Là , vous remercierez le poids d'une piécette
Qui, le temps d'un croûton, comblera la disette,
Avec le souvenir de vos jours sans soucis,
Où vous ne pensiez pas vous retrouver ici.
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Rester ainsi sans but n'est pas un choix conscient,
Mais la condamnation d'un destin malveillant.
Alors il reste assis, Ã compter les exclus
Par tant d'esprits fermés et trop de doigts tendus.
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Il est anéanti et aujourd'hui sans terre,
Lancez-lui donc un sou, comme on jette la pierre,
Sa force n'a plus rien, ni de corps, ni de tête,
Plus rien à grignoter, pas même une requête.
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Puisqu'il n'a plus d'amis pour consoler ses jours,
Que l'amour des parents ne vient plus au secours,
Qu'on lui refuse même un boulot sans valeur,
Alors ne reste plus qu'à provoquer le cœur.
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Ne croyez pas toujours au plaisir de mendier,
Mais puisqu'on ne veut pas le laisser travailler,
Il faut bien demander de quoi pouvoir survivre,
Trahi par un espoir qui a peur de poursuivre.
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Seul, il ne sourit plus. Pire, il n'existe pas.
Comment vivre avec soi dans l'égout de son cœur,
Où trouver le refrain pour stimuler ses pas,
Perdu sous les galops d'un trottoir de malheur.
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Assez de boniment, expliquons l'évidence,
Juste un quignon de rien, pour se "désaffamer"
Et ne condamnez pas ce saut dans l'indigence,
Un éclat d'amitié peut encor le sauver
_ARTEAGA
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UN S.D.F (HIVER 94/95).
Encrassé de "jamais" étouffant ses toujours,
Il boit sa solitude,
Répandant sur la rue vidée de ses amours,
Son plein de lassitude.
Il recherche un remord, au cœur d'un souvenir
Sabré par l'adultère,
Coulant vers un destin qui cloue son avenir,
Sur sa croix de misère
UN S.D.F (HIVER 94/95).
Sardonique à vomir, sous sa barbe en armure,
Il meurt à chaque injure !
Au fond d'une colère avinée pour survivre,
Son hasard veut poursuivre,
Maquillant chaque espoir sous un ton qui agresse,
Pour leurrer sa détresse.
UN S.D.F (HIVER 94/95).
Blanc bonnet, bonnet blanc… pour éponger sa peur,
Il boit ses jours sans fond.
Oubliant dans l'alcool sa vie venue d'ailleurs
Qui survit sans raison.
Bonnet blanc, blanc bonnet… pour noyer sa douleur,
Il a squatté le fond !
ARTEAGA
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__A lire tous ces émouvants poèmes , on ne peut que se demander :
Pourquoi ces situations perdurent- elles et, même, deviennent-elles , de plus en plus importantes?
On pourrait faire le tour de tous les paramètres et pour juste réponse je te cite:
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"Leurs vouloirs écorchés par nos inattentions,
Une enfance affublée de refus barbelés,
Un espoir exilé de nos compréhensions
Et ils ploient sous nos peurs qui les ont refoulés.
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Ils n'ont pas inventé ce moyen d'exister,
Leur croissance a brouté l'exemple de nos vides
Et l'ouïe de nos erreurs ne veut pas se tourner
Vers ces cris dégouttant de nos infanticides."
ARTEAGA
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Merci Poète de nous rappeler en ces pertinents et éloquents poèmes que l'indifférence .......etc
à leur égard est le pire de nos comportements....
Amitiés
Nat
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Les haillons de l’amour ne se reprisent pas .
Nataraja.
