J'ai dans ma tête des mots qui se cognent
Contre des portes que rien ne peut ouvrir
J'ai perdu les clés il y a si longtemps
La poussière s'accumule et me bouscule
J'ai dans ma tête des poésies noires
Que personne ne pourra jamais entendre
Comme si demain était déjà mieux qu'hier
Je regarde passer au loin les cigognes
Et j'aurais tant aimé moi aussi partir
Passer par la fenêtre, oublier le temps
Que toutes mes angoisses dissimulent
Dans un cruel tic tac du matin au soir
Comme si je ne pouvais jamais comprendre
Et que mes yeux me disaient le contraire
Je sens que mes forces m'abandonnent
Mais ce n'est pas ici que je veux mourir
Je sais que partout où je vais tu m'attends
Alors si tu veux bien ce moment je le recule
Juste parce que j'ai peur du noir
Juste parce que je ne peux pas descendre
Si tu n'allumes pas la lumière
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"Le destin nous poursuit comme un dément armé d'un rasoir" A.Tarkovski