Macadam-trotteurs.
UN COUPLE DE S.D.F (HIVER 94/95). Cléo la rue, Cléo le cœur, Cléo têtue, Cléo vainqueur. ... et Stephan, l'espoir terrible Dans un monde insensible, Stephan, l'espoir amer Dans un rire à l'envers. UNE S.D.F (HIVER 94/95). Méridiana, clouée sur les chemins Pour crucifier ses nuits sans vrai "demain". Méridiana et ses dix-sept années A déterrer ses ambitions mort-nées. | UN RÉFUGIÉ ESPAGNOL S.D.F (HIVER 94/95). Et ce vieil Eduardo, clown aux larmes de rire, Prêt à se fendre en deux pour nous illusionner, Un malin vagabond, appliqué à séduire, Pour offrir son spectacle en le faisant payer. ------------------------------------------------------------ FERMETURE DU FOYER D'URGENCE (FIN DE L'HIVER 94/95). Ils sont partis plus loin, vers les intolérances, Leur meublé sur le dos, le cœur au fond des larmes, Ils ont béni leur saint, prié au nom des armes Et sont allés graver leurs pas dans les errances.
- Arteaga |
Recueil : "Souvenirs d'hiver".
Peu après avoir croisé un SDF et assez longuement discuté avec lui, je me suis investi dans l'humanitaire :
Hiver 1994/1995.
M'occupant de mettre en place une méthode comptable pour mieux encadrer la gestion d'un centre d'Accueil "Emmaüs" pour les demandeurs d'asile, la Croix-Rouge de la Haute-Garonne m'avait confié la gérance d'un accueil d'urgence. Les méthodes sélectives et parfois arbitraires d'accueil des S.D.F dans les abris d'urgence de tous bords ne me plaisaient pas du tout. Elles ressemblaient à de l'humanitaire de simple circonstance. C'est pourquoi, peu à peu, j'ai voulu me défaire de toute contrainte et j'ai imposé ma façon de faire. Ainsi, dans un local adapté pour l'occasion et compartimenté par mes soins, j'ai accueilli dans un schéma très inhabituel qui a quelque peu effrayé les "spécialistes" de la bonne action :
- Des couples,
- Des femmes seules,
- Des hommes seuls ...
... et surtout, les animaux de compagnie de ces SDF -
[ prose associée : Hiver 1994/1995. ]
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« La vie n'est supportable que si l'on y introduit non pas de l'utopie mais de la poésie (Edgar Morin) »
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