Tous mes mots sont posés dans l'esprit des poètes,
Vierges de prétention, mais jaloux du beau vers.
De ces vers ciselés par le cœur d'autres têtes,
battant entre mes doigts sans châtier leurs travers.
Ma raison ne veut pas imiter l'or du maître,
Je veux juste effleurer son éclat de mes mains.
Voir le vrai de moi-même exister et paraître,
Habillé simplement de mes alexandrins.
J'avais bien trop d'envie pressant mon émotion
A s'exprimer ainsi par le vocabulaire
Et je veux maintenant délier mon ambition,
Sans peur d'endommager la règle littéraire.
Fixer mes vérités dans les publications,
En rejetant au loin la fausse modestie
Et délivrer mes nuits de leurs inspirations
Pour mieux cicatriser les saignées de ma vie.
Je ferai de ces mots les tribuns de mes soirs,
Avouant par ces vers mes raisons qui déclament
J'inscrirai chaque rime en l'ombre des couloirs,
En gravant sur ces vœux les douleurs de mon âme.
J'aimerais par des mots libérer mes vouloirs,
Un futur entravé par des rêves sans âme,
Déverser mes questions dans le trou des parloirs
Et noyer dans ces flots un silence en réclame.
Je voudrais dans les mots recueillir les bons grains,
Pour semer en ma glèbe à ce jour en jachère
Repétrir mon esprit pour mouler mes quatrains
Et nourrir mes projets de ces envies sincères.
- Arteaga