L'herbe ne dort jamais
Parce qu'il veut voir
Comme il pousse sur nos mains, sur nos tempes,
Comment nous devenons un vert ondulant
Et nos mots sont des coquelicots
Et la fleur bleue pleure...
Un grillon ermite compte
Ceux au bord de la route
Puis de moins en moins ceux qui ont des pics et
Il tarit le désir des nuits
Où ils savaient ouvrir les portes du paradis...
L'herbe ne dort jamais,
Attendre que les chevaux viennent
De manger nos lèvres crues,
Doigts fins et parfois
La profondeur du regard d'où ils se calment
Soif avant de courir
Écrasant nos rêves et l'amour du rouge vif,
Un grillon coassant appelle nos noms
Et effrayé les cigognes se dispersent
Croire que l'étain est entré quelque part !
Mais non !
C'est pourquoi l'herbe ne dort jamais,
Elle le sent quand elle vient et puis
il nous couvre
Les larmes avec lesquelles
Nous tournons le ciel pour la dernière fois
Sans demander
Pourquoi et quand
Nous sommes le corps d'herbe...
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