EN HIVER LA TERRE PLEURE
Exercice de « dilatation » d’après le poème
De Victor HUGO
En hiver quand le gel fait que la terre pleure,
Le soleil froid revêt son aspect pâle et doux,
Vient tard, craintif, douteux, et il part de bonne heure,
Ennuyé, affecté, mais probe au rendez-vous.
Leurs idylles forcées sont de sources moroses...
- Soleil ! pourtant aimons ! – Coude à coude essayons.
O terre idolâtrée, mais où sont donc tes roses ?
- Astre considéré, où s’enfuient tes rayons ?
Il prend obscur et vague un prétexte de grêle,
De vent intempestif, nuage noir ou blanc,
Et dit impérieux : - Mais c’est la nuit, ma belle ! -
Et la fait survenir sur ces mots, s’en allant ;
Comme un amant déchu qui discret se retire,
Chaque jour s’alourdit son cœur du pesant nœud,
Et, à court d’arguments ne sachant plus que dire,
S’en va dans le brouillard, contrit, dès qu’il le peut.
ANDRÉ
_______________________
Victor HUGO (Poème original)
EN HIVER LA TERRE PLEURE
En hiver la terre pleure ;
Le soleil froid, pâle et doux,
Vient tard, et part de bonne heure,
Ennuyé du rendez-vous.
Leurs idylles sont moroses.
- Soleil ! aimons ! - Essayons.
O terre, où donc sont tes roses ?
- Astre, où donc sont tes rayons ?
Il prend un prétexte, grêle,
Vent, nuage noir ou blanc,
Et dit : - C'est la nuit, ma belle ! -
Et la fait en s'en allant ;
Comme un amant qui retire
Chaque jour son cœur du nœud,
Et, ne sachant plus que dire,
S'en va le plus tôt qu'il peut.
______________________
----------------
Citation :
La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André LAUGIER)