Les jours se suivent
Et ne me ressemblent plus,
À moi qui commence à perdre de vue mes intolérances,
Que chacun voudrait déguiser en égoïsmes inconscients.
Les jours s'enivrent,
A la source de mes paupières recroquevillées,
Au travers desquelles mes regards engourdis de peut-être,
Se répandent tristement au pied de mes volontés fatiguées.
Les jours s'embrument,
Au cœur de mes insoumissions devenues à peine indomptables
Et qui projettent chichement leur arc-en-ciel en noir et blanc
Sur les fumerolles des incompréhensions insouciantes.
Les jours me survivent,
Dans l'agonie de mes somnolences avachies...
Mais derrière leur attente balafrée d'un non-espoir trop acéré,
Se dessine un nouveau sourire qui me force à plisser les yeux,
Pour chercher de nouveau au-delà de l'irregardable.
Une fois de plus, je veux croire
Que le simple bonheur d'exister
Existe vraiment !
Pour nous,
Pour moi,
Pour tous ces autres :
Pour ces âmes que j'aime à ne plus vouloir m'en approcher,
Pour ces gens délaissés par mes présences instables,
Pour ces êtres qui me reconnaissent malgré moi,
Ainsi que pour toutes ces pensées multicolores,
Sentinelles inébranlables de mes sentiments trop patients.
- Arteaga
(Recueil : "AU GRÉ DES MUSES")