Après de longues heures
Devenues des semaines
C'est ce soir que j'effleure
L'espoir d'un poème
La rime du convoyeur
Direction bord de peine
La rime du maraudeur
En manque de bohème

Qui es-tu ? D'où viens-tu ?
Je ne sais plus très bien
Je crois que tu m'as plu
Oui, le temps d'un refrain
Le temps d'une avenue
D'un quelconque chemin
Et puis l'on s'est perdus
La vie ça va, ça vient.

J'ai hésité parfois
À forcer le destin
Être sans foi ni loi
Comme le font certains
Mais mes pauv'petits doigts
N'ont au vert jardin
Jamais cueilli l'éclat
D'un couplet cristallin

Écrire n'est pas seul'ment
Une affaire de stylo
C'est un lent chemin'ment
Tout au fond du cerveau
C'est un habit de vent
Qui vous colle à la peau
C'est un ami prudent
Qui aiguise son couteau

Et cette larme qui coule
Sur ma joue trop creusée
Par d'innombrables houles
Des chagrins consumés
C'est à la plume qui roule
Sur le papier froissé
C'est le temps qui s'écroule
Sur l'horloge des damnés

Après de longues heures
Déformant l'existence
Je transforme mes humeurs
En ce morceau de silence
Quelques rimes sans heurts
Soupçon d'obsolescence
Pour un dernier quart d'heure
Et pour la délivrance

Je te retrouve ainsi
Mon ami de longue date
Pour un instant choisi
Au soleil écarlate
Pour t'écrire, poésie
Les maux qui me gâtent
Pour te dire merci
Avant la prochaine halte

Loïk Perrin