... le 15 octobre d'une sale fin de 20ème siècle,
Une petite bourgade engoncée dans une mutité provinciale !
Laurette est la fille cadette d'un couple d'agriculteurs.
Elle vient d'avoir seize ans.
Laurette est normalement insouciante
Et veut d'abord déguster ses premières années de jeune fille,
Dans une ingénuité qui convient à son jeune âge.
Laurette est très jolie et cherche à profiter de son adolescence,
Dans une candeur réservée à la prime jeunesse.
Elle veut s'épanouir dans une fraîcheur printanière,
Toute bourgeonnante d'une frivolité encore enfantine
Etaquelle devrait sainement aérer
Nos comportements d'adultes préfabriqués.
La "petite" est juste fautive de vivre dans une innocence spontanée,
Qui devrait condamner sans merci de vilains jugements
Trop investis de leur seule raison d'adulte.
Un raisonnement trop vite oublieux de l'adolescence sans complexe.
Pourtant Laurette est convaincue
De la réalité de l'amour consenti à deux,
Certaine que ce sentiment ne peut se manipuler.
Tant il est profond, tant il est personnel à chacun.
Pourtant, des profanateurs de destin vont en décider autrement.
Ils vont jouer avec la candeur de l'enfant à peine grandie.
Ils vont simplement s'amuser.
Parce que certains hommes sont ainsi
Et qu'ils veulent par-dessus tout,
Respecter leurs bas instincts de mâles "Campeador".
Parce qu'ils veulent pérenniser ces inclinations
Décrétées quasi unanimement comme naturelles.
Lesquelles sont, pour chaque fois, sordidement agréées
Par toute la stupidité de quelques petits villages
Encore englués dans des convenances immuables.
Mais Laurette ne sait pas encore, Laurette aime tout le monde.
Laurette sourit à toute la sainte paroisse,
En parfumant les ruelles des froufrous de sa démarche espiègle.
Laurette offre ses jeunes années habillées de dentelles
Et de relative impudeur immature,
À tous ces amis qui l'ont vue naître.
Sans aucune arrière-pensée, Laurette leur envoie des baisers,
Avec ses yeux pétillant d'allégresse,
Pour les remercier de leur bienveillance.