Si j'en crois la logique de ma "philo'gynie", les fables
Sont en fait destinées à faire gober aux futurs "grands" bonhommes
Et surtout aux futures "petiotes" femmes,
Quelle sera leur place à tenir dans la condition masculine.
Car il faut bien admettre qu'il a rarement été une fois...

               ... une intrépide chevalière
Ointe de crème antirides et armée d'une lime à ongles,
Bravant les griffes acérées d'une dragonne en chaleur
Pour extraire son Prinçounet adoré du cachot
Où son pauvre corps gît dans un rayonnement ultraviolé
Émanant de l'énergie libidineuse de sa geôlière,

               ... ou bien une vierge majeure,
Partant à la recherche d'un musculeux baroudeur "polygamophile"
Enlevé par les terribles amazones de la tribu des "Macadam's Pigalle",

               ... ou encore une fille sans joie,
Escaladant un donjon pour donner sa photo
Au mateur âne ne la voyant jamais venir,

               ... il n'a pas même été une seule fois,
Le fils d'un brave roi moyen sournoisement séduit par une belle bête
Et sauvé de son envoûtement démoniaque par le courage désintéressé
D'une bénévole de la Société Protectrice des Altesses,

               ... pas plus qu'un petit page rose et joufflu,
Agrippant la grosse épée tendue par Monsieur Viviane
Au milieu des eaux du lac du bois de Boulogne
Et partant se mettre au service d'une Madame Arthur tendrement velue.

Pourtant, il est à chaque fois
Une femme destinée aux caprices de l'homme...

               ... une femme perdue dans la forêt,
Trouvant refuge dans une cabane sordide
Où elle doit faire le ménage et la cuisine
Si elle veut rester dans le scénario,

               ... ou bien une pauvre femme engrossée par le "Saint-Esprit"
Et obligée d'embrasser un vieux crapaud
Pour avoir droit aux allocations familiales,

               â€¦ et elles se marient toujours à la fin
Et elles ont toujours une tripotée de gosses à torcher,
Pendant que le mari continue à sauver d'autres princesses
Qui n'ont pas encore lu ses fables misogynes

Malgré tout, il faut bien avouer qu'il a été plusieurs fois,
Quelques femmes soupçonnées d'avoir tout particulièrement
Marqué l'histoire et le destin des hommes.
De belle ou de vilaine façon...

               ... on a quand même rapporté la chronique
D'une très jeune Jeanne calmant les Anglais
Et mise en sainte à cause d'un vieux cochon
Qui lui avait déclaré sa flamme,

               ... de même que celle d'une Mme Marthe,
Peu ouverte à la tolérance
Et conspuée pour avoir fait fermer des maisons
Sous simple prétexte qu'elles étaient closes.

               ... ainsi que la triste histoire d'une reine venue d'ailleurs,
Mais d'ici par son mariage et qui protesta à sa guise
En saignant ceux qui venaient baver dans son décolleté
Pour protester contre ses saints,

               ... ou encore celle d'une autre chienne royale,
Qui aurait pu raconter la propre version de son histoire,
Si des boulangers et des pâtissiers en colère
Ne lui avaient pas coupé la parole dix centimètres trop bas.

Mais quoi qu'il en soit, la fin est toujours à l'avantage de l'homme.
Même dans les contes libidineux pour adultes en culottes courtes
La femme n'a jamais le meilleur des rôles...

               .... c'est toujours une boniche
Qui se fait larguer à minuit tapant par un jeune homme mystérieux
Et laquelle, après avoir ramassé un vieux préservatif
Sur la dernière marche d'un hôtel borgne,
Va le faire essayer à tous les "bandalèzes" du quartier
Afin de retrouver son souillon d'inconnu,

               ... ou bien une grosse chatte bottée
Au service d'un marlou chapeauté et qui se fait "encarrosser"
Dans tous les maquis de la rue Saint-Carabas
Pour recueillir de l'oseille à maquereau,

               ... ou alors trois grosses cochonnes,
Chacune fermement installée dans un gentil petit lit meublé :


Quoique l'on en pense,
Il n'y a aucune pudibonderie extrémiste dans mes réflexions
Sur les comportements des sexes. Pas même excessive.
Je ne me déboutonne pas pour me cacher derrière des envies
Bassement refoulées au fond de mon self-made-sexe.

Ni pour tenter de me justifier
D'une éventuelle autonomie manuelle
Adoptée dans un esprit de réparties honteuses.

Je suis simplement désolé, voire contrarié,
Qu'un sentiment aussi noble que l'amour serve aussi vulgairement
Des raisons exhibitionnistes et commerciales.

Je suis vraiment navré
De constater qu'une émotion aussi personnelle,
Exhalée par les sensations naturelles du sexe,
Se reflète dans des regards déformants
Ou soit abandonnée entre des mains bestiales,
Systématiquement secouées par des tremblements rigolards.

               Un "•"... c'est tout !

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