Y’a trop de monde dans ma tête
(Poème hommage à toutes les personnes souffrant de maladies mentales ou tout autre dégénérescence)

Je marche parfois de travers
Le dos courbé, le pas boiteux
Pourtant, pas encore vraiment vieux
Mais un corps bien trop sincère

Souvent, je marmonne tout bas
C’est ma lutte à moi, mon combat
Pour ne pas laisser la folie
Prendre possession de mon lit

Y’a trop de monde dans ma tête
Y’a des orages, des tempêtes
Y’a toutes ces voix qui résonnent
Et tous ces cris qui m’emprisonnent

De ma chambre jusqu’au grand hall
De médocs en neurologie
Ça pèse lourd sur mes épaules
D’errer dans ce grand incendie

Condamné dès la naissance
Schizophrénie ou démence
Dans un monde bien trop assis
Nous sommes aux labos, les souris

Y’a trop de monde dans ma tête
Y’a des orages, des tempêtes
Des fantômes de compagnie
Et puis, et puis…

Mon quotidien, oh vous savez
C’est l’ennui et la déprime
C’est au rythme des infirmiers
Que je me meurs sans rime

Mais…

Un jour, je prendrai une arme
Pour que cesse ce vacarme
Condamné depuis l’enfance
Que me vienne la délivrance

Y’a trop de monde dans ma tête
Y’a des orages, des tempêtes
Y’a des voix qui me murmurent :
« Bientôt fin de l’aventure ».

Loïk Perrin