Un soir,
Je m’en vais trouver d’un léger pas
Ma douce moitié rêvée et m’asseoir
Près de ses bas-côtés le temps d’un repas.

En chemin j’entrevois un bref instant un souvenir
S’agiter comme un fou. Promesse future
Devenue fragment du temps épais, elle va sans venir
Et j’ose apprécier ce vent sans futur.

Minuit. L’astre humide sur le néant
Tel un gardien de phare sur l’océan, règne en maître
Assaillant de cupides flèches d’argent
Mon âme ennemie, cadençant ma danse champêtre.

Pareil à ces bêtes, ivrognes d’Afrique,
Qui s’enivrent du marula, je fléchis
Près de la mare où la lumière abdique,
L’esprit affublé du plus simple habit.

De ma fable je bois les rides précaires
Et j’amarre doucement mes pensées
Au flanc brillant du miroir de mes
Enfers.