Je n'aime pas les chevaux,
Lorsqu'ils ne se cabrent plus
Pour clamer leur liberté originelle,
Mais pour parader devant un public désinvolte
Libre d'aller les aimer de tout leur cœur bien saignant
Dans une boucherie pour le meilleur ami de l'homme.
Je n'aime pas les chevaux
Qui ne sont plus des chevaux,
Ni ces gens qui se déguisent en centaures
Pour galoper dans leur liberté égoïste
Et qui n'ont de respect dévotionnel
Que pour les bourrins de leur automobile.
Je n'aime pas les chevaux.
Ceux que l'on fait tourner en rond,
Sous les pointes d'une écuyère frétillante
Pour la plus grande joie des spectateurs
Et lesquels, le temps d'une représentation,
Sont amoureux de chevaux bien maquillés.
Non, je n’aime pas les chevaux,
Libres comme des chevaux de frise...
J'aime les chevaux nature.
Les voir cavaler sur les plages de Camargue,
Survoler les steppes de Mongolie,
Louvoyer entre les canyons du Texas,
Dominer les plaines du Caucase,
Faire vibrer les vastes prairies verdoyantes
De leurs sabots désentravés.
J'aime les chevaux... à l'état pur !
- Arteaga.