Le Bon, la Brute, sans le Truand...humour de Cour bête...
La Brute:
- Pardonnez mon audace au trait de brusquerie
- Qui vous dit, tout de go, son penser bien trop rogue !
- J’ai rustique nature et n’accepte pour drogue
- Que le parfum de fleurs ou l’air de bergerie.
- Je naquis en Juin en pierreuse campagne
- Dont le caillou du coin a profil de jalon.
- Les abris de bergers sont des nids sans salon
- Où ils vont, toujours seuls, sans la moindre compagne.
- Mon style est le reflet de toute ma Région
- De ses champs, de ses prés, de ses vins d’allégresse.
- Ici nul ne se plaint ni même ne régresse
- Mais va bien de l’avant en servant sa Légion.
- Vous voilà renseigné sur cet air charitable
- Qui n’émet rien de faux pour flatter l’auditeur.
- Mon seul compte en ces lieux se trouve créditeur
- D’excédents de bons mots de chaleur véritable.
Le Bon:
+ Je ne sais rien de vous et c’est très bien ainsi !
+ Car on ne doit jamais aller au fond des choses
+ En tentant de mieux voir grâce aux anamorphoses
+ Qui font tout ressortir, les défauts, las, aussi.
+ Restez là , sans souquer, pour ouïr ce proverbe :
+ On ne doit pas dauber un fieffé rabat-joie
+ Sans risquer d’être pris pour fatale sotte oie !
+ L’apophtegme est ardu mais pigmente le verbe.
+ A force de tancer vous voilà désigné
+ Comme un être retors qui se plaît en fadaise.
+ On ne peut, sans dégât, apparaître fort d’aise
+ Quand on voit devant soi un quidam résigné !
+ Au dehors le vieux Monde est enclin à sa perte
+ Car il est réticent à lâcher ses acquêts.
+ Et l’on voit les têtus claironner des caquets :
+ « Passez donc alarmiste et cessez toute alerte ! »