La tête penchée
Le dos voûté
Sur ce cahier
Ensorcelé

J'écris des vers
Puis je rature
Quelle aventure
L'imaginaire

J'avance, je recule
Insatisfait
En majuscule
Dans l'imparfait

J'ai mal au cou
Mais je persiste
Le verbe est fou
Mais j'existe

À travers
Ce morceau
De travers
Ce fardeau

La tête penchée
Je ronchonne
Le dos voûté
Je griffonne

Puis je m'arrête
Et tend l'oreille
Silence poète
Mets-toi en veille

Combien d'heures
Passées ainsi ?
Combien d'erreurs
D'mélancolie ?

Pour quelques lignes
Couchées enfin
D'idées malignes
Qui n'en font rien ?

La tête penchée
La nuque raide
Le dos voûté
Je le concède

C'est trois fois rien
Il faut l'admettre
Un point au loin
Une fenêtre

Mais c'est, je crois
La plus belle chose
Lorsque mes doigts
La prose composent

C'est rien du tout
Mais c'est beaucoup
C'est la naissance
Magnificence

La tête penchée
Petit sourire
Le cœur branché
Prêt à bondir.

Fenêtre ouverte
Vers l'infini
Île déserte
Douce poésie

Les mots enfin
Viennent à moi
Je prends le train
Vers cet émoi

Wagon de proses
Wagon de rimes
V'là quelques roses
De vers sublimes

La tête penchée
Dans les nuages
Fin de l'été
Nouvelle page.

Loïk Perrin