Ă” Temps !....
« Ô temps! , suspends ton vol ! Et vous heures propices… »*
Apportez, enfin, sur la terre, un vent de paix.
Que tout ce temps ne soit pas des heures de supplices.
Laissez-nous savourer ce monde, mĂŞme imparfait !
Ă” temps!
N’apporte pas tant de détresses !Et vous, heures de chagrin,
Laissez donc la place au rire d’Arlequin !
Sur les chemins du monde, ne semez plus d’oursins*
Qui arrachent aux enfants, leurs pieds ou leurs mains.
Ă” temps!
Qui vient du fond de l’univers !Et vous, heures éternelles,
Quand le soleil s’éteindra et que la terre mourra,
Les hommes auront mis fin Ă leurs fratricides querelles.
Mais il sera trop tard pour faire des Mea-culpa !
Ă” temps!
Qui nous emporte ! Et vous, heures insatiables
Ne pourriez-vous nous préserver d’un sort inévitable ?
Il est vrai que le monde a un sort peu enviable
Et, aussi, qu’en certains , se cache le diable !
Ă” temps!
Cesse ta course ! Et vous, heures rapides
Par votre célérité, ne rendez pas la vie insipide.
Ne cachez pas les infamies et, que le mot Justice
Ne soit pas vain, ou, de la société, des artifices !
Ă” temps!
Donne de la joie ! Et vous, heures de bonheur
Reviendrez-vous fleurir les terres du malheur ?
Rendrez-vous aux enfants un bel avenir
A ceux qui reviendront, sur les tombes, gémir ?
Ă” temps!
Qui compose le futur ! Et vous, heures d’espoir
Ne serez-vous, comme l’eau, qu’un faux miroir ?
Aurez-vous encore des jeux Ă offrir aux enfants
Et mettre, dans leurs yeux, des sourires pétillants ?
S.H (Nataraja)
*Du célèbre poème d'Alphonse de Lamartine : Le Lac
*« O temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !
Assez de malheureux ici-bas vous implorent,...»
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*Oursins : bombes anti personnelles.
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Les haillons de l’amour ne se reprisent pas .
Nataraja.