Ici, il y en avait des milliers,
Près de sept mille semble-t'il!
Une tornade est passée, le péril
A emporté tous les gondoliers!
Tous ces poètes tels des cavaliers
Avec des mots au bout d'un fusil
Ou plutôt une plume au goût puéril
Pour des plaisirs partagés singuliers.
Avec un rythme marginal, irrégulier,
Affichant leur âme ou leur nombril,
Les maux de ce monde sur le gril
Dénoncés sur un style particulier.
Prise de pincettes avec un bouclier
Face aux révolutionnaires d'avril,
Espérant une réaction d'un baril,
Semblent enfuis à bord d'un voilier!
Où sont de la poésie ces chevaliers
Qui offrent du rêve un brun fébrile
Ou une réflexion tout autant stérile?
Ils ont disparu par vague en escaliers!
La vie les a secoués tels les Templiers.
Les poètes sont-ils morts dans le toril,
Ou alors exilés par exemple au Negril?
Seules des trentaines restent familiers.
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Carpe Diem
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