Eux-mêmes alimentés par ses pensées en gestation
Et elles-mêmes prêtes à délivrer leur inspiration,
Sur le drap blanc posé sur la table de travail.
Je glisse, je virevolte. De long en large, de gauche à droite.
Parfois je m'efface, pour revenir de plus belle.
Je m'use la face avec conscience et grand plaisir.
Au gré des pleins et des déliés,
Que je matérialise sous l'œil attentionné de mon maître.
Puis au bout de quelques dizaines de mètres de marche,
À travers l'espace quadrillé, je me repose. Bien sagement.
Le temps de transfuser le sang de mes réflexions
Dans cet ordinateur glouton.
Cette mécanique qui va pousser mon travail manuel,
Dans la corbeille à papiers.
Puis je reste allongé de tout mon long.
Déjà dans l'attente d'une nouvelle compagne.
Pâle comme une inspiration en mal de vivre.
Avant de la regarder se froisser à nouveau
Et choir dans le panier en osier posé à nos pieds.
- Arteaga.