Plume de platine   Inscrit le: 26/6/2008 De: 43° 50' 16" nord et 4° 21' 39" est |
Le "BEAU"... et la bête. 
Le taureau est mort !
Il gît sur le sable chaud de l'arène en folie,
Avant d'être chargé vite fait bien fait
Dans la camionnette d'un boucher du coin,
Afin d'être revendu pour la traditionnelle "gardiane". |
Seul, face au taureau. Seul ? ... comme ils disent. Et on applaudit le matador qui a vaincu la bête. On peut même lui donner une ou deux oreilles, Voire la queue, mais pas plus. Parce qu'à près de 18 euros le kilo Pour cuisiner une simple "gardiane", Il ne faudrait quand même pas pousser. C'est qu'il y a des frais d'organisation à amortir ! Mais revenons un moment à nos moutons… Heu, à nos taureaux et au fameux final de la corrida. Lequel a lieu au bout d'une bonne vingtaine de minutes, Après que le taureau ait été bien fatigué par les "peones". Ces trois toreros subalternes aux ordres du matador Et lesquels l'ont bien fait courir dans tous les sens Pendant que le matador soufflait un peu en coulisses. | Ainsi, Après avoir été troué, transpercé Par des piques de 2,60 m de long environ Fermement tenues par les picadors, Ces deux toreros hauts perchés sur leur cheval. Après avoir été encore un peu plus fatigué Par le matador revenu voir où ça en était, Après avoir été perforé par six banderilles Agrémentées de bouts de papier multicolores Pour le côté festif de la chose. Après encore avoir été rapidement époumoné Par le matador qui n'a pas que ça à faire Et une fois que l'on est sûr que ce taureau N'est plus capable de faire la différence Entre une génisse en chaleur Et une cocotte-minute sous pression, ... on le tue. |
Le matador Julien Lescarret se dit "convaincu" que le taureau ne souffre pas pendant une corrida. "Il n'y aurait pas des millions de personnes qui s'intéressent à la tauromachie depuis le début de l'histoire de la tauromachie, pour voir des sévices, pour voir de la gratuité, pour voir de la barbarie", a-t-il ajouté. "franceinfo" France Télévisions - Publié le 23/11/2022 22:13 Donc, seul face au taureau....
... comme ils disent. |
Seul ? Mais non !
Bravement entouré par ses cinq complices,
Pour le cas où,
Le matador tout pailleté d'or
Tue la bête tout étoilée de sueur,
De bave et de sang.
Un animal que l'on a patiemment élevé,
Minutieusement nourri durant trois ou quatre ans,
Pour finalement le faire lyncher en public.
Entre autres, afin de faire plaisir aux spectateurs
Qui n'ont pu entrer aux abattoirs municipaux
Pour les visiter et qui voulaient voir de près l'animal.
Tout en se posant la question :
- Mais comment un homme "presque seul",
Avec bravoure, « sans peur et sans reproche »,
Peut parvenir à exécuter un taureau d'une demi-tonne ?
| Réponse : Parce que c'est une bête totalement abîmée, Abrutie, essoufflée, étourdie, esquintée Durant une bonne vingtaine de minutes. Et ceci, afin de pouvoir sans trop de risque, Faire face à un animal brisé, Cassé, claqué, crevé, délabré, écrasé, éculé, Élimé, épuisé, éreinté, exténué, fourbu, Harassé, lézardé, moulu, pompé, râpé, rebattu, Rompu, roué, anéanti, ruiné, vidé… Vous savez ce que je pense de ces gens
Qui risquent leur vie pour faire plaisir à des gens
Qui prennent leur pied à regarder des gens
Qui risquent leur vie pour faire plaisir à … etc. ? Vous le savez ? Non ? Hé bien, devinez !
- Arteaga. |
N. B. : La gardiane (ou gardianne) est une spécialité à base de viande de taureau de Camargue et de sa région, qui se cuisine au vin rouge.
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« La vie n'est supportable que si l'on y introduit non pas de l'utopie mais de la poésie (Edgar Morin) »
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Le "BEAU"... et la bête.