Un petit Ă©colier
Il fait son entrée,
Le petit écolier au tablier bien mal taillé.
Sa destinée est toute tracée,
Sa place, au fond, lui est réservée,
Enfant d’une famille d’ouvriers.
Les quatre coins souvent lui sont confiés,
Le bonnet d’âne n’est plus d’actualité,
Mais souvent on l’en a coiffé.
Le petit écolier, au tablier bien mal taillé
N’a que les récréations comme consolation,
Quand il n’est pas en punition seul dans cette grande classe,
Sans la moindre possibilité d’évasion.
Le petit écolier au tablier bien mal taillé,
Une seule chose lui est demandée,
Ne pas déranger les enfants de familles respectables
Et la fille de l’épicier, venus eux ici pour étudier.
Trois ans sont passés,
Les convictions de l’instituteur sont avérées,
Le petit écolier n’a dans son cahier de dictées
Que des mots de rouge barrés.
Le petit Ă©colier sera manutentionnaire
Ou retournera la terre,
Sans grande envergure venu d’une famille d’oubliés.
Quarante-cinq ans sont passés,
Dans ce petit village déserté,
Plus le moindre Ă©picier
Et les seuls notables sont des gens de passage.
Le petit Ă©colier vient enfin se reposer
Sans une once de terre
Et évidemment prolétaire,
Il vous pose ici ces quelques lettres.
Mais, rassurez-vous ! Aussitôt sorties de l’encrier,
Le cancre les a fait corriger.
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lagrib
"D'Amour je ne me "lace",je vais du coup tel "un va nu-pieds"