MARIE-FRANÇOISE.
Malgré ce temps qui passe, au cœur d'un sablier Égrenant la vieillesse, Aux points de suspension de ce calendrier Foliotant ta jeunesse, Reprends une autre vie qui détient d'autres ans Conservés par tes charmes, Insoumis au vouloir de ces faux vieux instants Assoiffés de tes larmes Et ne te défais plus en ces chastes silences Renoués au matin.
Femme aux attraits mûris par de vertes jouvences Ruisselant sur ton sein, Réapprends tes désirs perdus dans un terroir Crispé de traditions, A cette heure où l'amour cherche encor un miroir Pour troubler tes passions. Ne cache plus ton rire à l'ombre de la flamme Qui veille en tes plaisirs, Claquant la porte au nez des sanglots de ton âme Endeuillée de soupirs. Offre-moi sans rougir les baisers de ta peau Et l'odeur de tes yeux, Il nous reste pour jouir d'un amour jouvenceau, Tant de siècles fiévreux. Si tes ans sont encor affamés de hasards Et d'envie printanière, En rebroussant ta route empierrée de brouillards J'atteindrai ta clairière. |
Recueil : "PRÉNOMS POUR UNE SOLITUDE".
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« La vie n'est supportable que si l'on y introduit non pas de l'utopie mais de la poésie (Edgar Morin) »
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