Je viens de recevoir ta lettre
Ce n’est pas ce que j’attendais
Maintenant je n’ai plus d’espoir et je sais
Je n’ai plus qu’à prendre mes clics et mes clacs

Je me retourne vers la porte d’entrée (ou de sortie…)
Je fixe ma voiture garée devant la maison
Je me lève et me soutien à son pavillon
Cette fois-ci j’en suis certain
Je compte sur elle
Pour m’emmener loin

Je la vois poussiéreuse et cabossée
Roulant dans le désert…

Le sifflement d’un train me tire de mes rêves.
Je me dis que lui aussi pourrait m’emmener loin
Je cours sur la voie
Je le prends en marche démarrant d’une gare
Je saute dans un wagon de marchandises
A moi l’aventure !

Je lève le nez dans le ciel bleu
Une traînée blanche que dessine un avion
Je traverse rapidement l’aéroport
Billets en main
Je m’envole
Tout devient minuscule et le paysage s’agrandit…

Je dois avoir un drôle de tête face à ce hublot
Les couleurs disparaissent
Je ne vois plus que du ciel, un néant ?

Je jette un regard sur ma montre
Je jette mes tongs et enfile mes runnings
Je boucle la porte d’entrée et démarre l’auto
Je vais être en retard au boulot.

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Soyons doux, que nos mots soient guimauve