Un superbe poème, infiniment touchant, où la beauté règne en maîtresse !
Pour répondre à tes interrogations, voici quelques éléments de réponse :
Épiphore : elle consiste à répéter un mot ou un groupe de mots (aussi appelé syntagme) à la fin de plusieurs phrases, ou vers, ou groupes de phrases.
On considère qu’il faut avoir 3 répétitions de mot ou groupe de mots pour avoir une épiphore dans un texte.
Attention à ne pas la confondre avec l’antépiphore, qui consiste en la répétition du même groupe de mots (ou du même vers) au début ET à la fin d’un paragraphe (ou, en poésie, d’une strophe).
Wikipédia présente l'épistrophe comme synonyme de l'épiphore. Ce sont toutes deux des figures de style.
Des liens fort utiles :
https://fais-en-un-livre.com/epiphore/https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89pistropheL'exemple donné d'épiphore est très éclairant :
Choderlos de Laclos, "Les Liaisons dangereuses", lettre 141 (extrait) :
La marquise de Merteuil envoie au vicomte de Valmont ce modèle de lettre de rupture. Il l'envoie lui-même à la présidente de Tourvel
"On s’ennuie de tout, mon Ange, c’est une loi de la Nature ; ce n’est pas ma faute.
« Si donc je m’ennuie aujourd’hui d’une aventure qui m’a occupé entièrement depuis quatre mortels mois, ce n’est pas ma faute.
« Si, par exemple, j’ai eu juste autant d’amour que toi de vertu, c’est sûrement beaucoup dire, il n’est pas étonnant que l’un ait fini en même temps que l’autre. Ce n’est pas ma faute.
« Il suit de là , que depuis quelque temps je t’ai trompée : mais aussi, ton impitoyable tendresse m’y forçait en quelque sorte ! Ce n’est pas ma faute.
« Aujourd’hui, une femme que j’aime éperdument exige que je te sacrifie. Ce n’est pas ma faute.
« Je sens bien que te voilà une belle occasion de crier au parjure : mais si la nature n’a accordé aux hommes que la constance, tandis qu’elle donnait aux femmes l’obstination, ce n’est pas ma faute.
« Crois-moi, choisis un autre amant, comme j’ai fait une autre maîtresse. Ce conseil est bon, très bon ; si tu le trouves mauvais, ce n’est pas ma faute.
« Adieu, mon ange, je t’ai prise avec plaisir, je te quitte sans regret : je te reviendrai peut-être. Ainsi va le monde. Ce n’est pas ma faute. »
La figure de style symétrique est évidement l'anaphore. On pense aux fameux "j'accuse" de Zola.