La fleur renvoyée (exercice de dilatation sur M. Desbordes-Valmore)
LA FLEUR RENVOYÉE
Exercice de «dilatation» d’après le poème
De Marceline DESBORDES-VALMORE
Adieu ma joie, mon rire et ma douce pensée,
Image révolue du fugitif plaisir !
Mon âme a tant souffert, aujourd’hui trop blessée,
Tu ne peux aux douleurs nullement la guérir.
L’espérance grisante, élégante et légère
De ce bien éphémère et saisissant bonheur,
Fut douce en mes regards, en mon cœur passagère,
Comme s’épanouit puis s’abîme ta fleur.
Rien ne me tente plus, rien ne me fait envie,
Je suis désemparée, je ne veux plus te voir.
Je n’aime plus ce fard qui me pèse à la vie ;
Qu’ai-je besoin sinon que d’un germe d’espoir ?
En ce moment amer et dans mon cri d’alarme
Pourquoi venir à moi d’artifice t’offrir ?
Il ne faut, tu le sais, qu’une orpheline larme
Pour, malgré ton désir, aussitôt te flétrir.
Par toi, ce qu’en mon âme et tout ce que j’adore,
Avait surpris, badin, la fibre de mon cœur ;
Par toi est-il possible et veut-il bien encore
Égarer mon esprit et troubler ma candeur ?
Son ivresse a vécue, l’espérance est passée ;
Mais dis-moi que je sache, un seul mot en retour :
Qu’est-ce qu’un sentiment, qu’une simple pensée
Pour vivre d’infortune et croire tant d’amour ?
ANDRÉ
___________________
LA FLEUR RENVOYÉE
Poème original de Marceline DESBORDES-VALMORE
Adieu, douce pensée,
Image du plaisir !
Mon âme est trop blessée,
Tu ne peux la guérir.
L'espérance légère
De mon bonheur
Fut douce et passagère,
Comme ta fleur.
Rien ne me fait envie,
Je ne veux plus te voir.
Je n'aime plus la vie,
Qu'ai-je besoin d'espoir ?
En ce moment d'alarme
Pourquoi t'offrir ?
Il ne faut qu'une larme
Pour te flétrir.
Par toi, ce que j'adore
Avait surpris mon cœur ;
Par toi, veut-il encore
Égarer ma candeur ?
Son ivresse est passée ;
Mais, en retour,
Qu'est-ce qu'une pensée
Pour tant d'amour ?
___________________
----------------
Citation :
La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André LAUGIER)