POÈME

Ivre d'instinct, titubant d'inanité,
Flapies de tes heures stridentes dont l'urgence m'étreint,
Le mot flaque le portail de mes destins
Et jonche en mes jours d'émoi le soupir humide dénudé.

Et le verbe qui se love sur l'écrin de la rime
Qui m'astreint sur la pointe de ma plume asséchée,
Il glisse en moi, insidieux, volage et emparfumé
Un mystérieux quatrains aux arômes anonymes.

Poème, dis-moi de ton miroir bénie,
Où mènes-tu ce poète que je suis !?
Car encor prisonnier de tes flancs maraudeurs

Je suis le jeu de ta puissance nocturne !
Maintenant, garrotté au crochet de ta tribune,
Je ne suis que le reflet de ton regard littérateur.