Pain de seigle.
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Sur le perron d'une piètre bâtisse en désuétude,
Chancelant, il jette un regard froid sur le ciel et sa vastitude.
Yeux livides, il contemple les nébuleuses se dérouler au firmament,
Au grand dam des heureux jours du bon vieux temps.
Le lourd fardeau des supplices écrase sa frêle échine,
Malaisément, il trouve un chemin pour se faufiler et passer inaperçu.
Arpentant le bitume chaud, les mains derrière son dos tortu*,
Il se laisse aller délibérément au gré des aléas sans halte aucune.
En errant, il traverse une infinité de petites et moyennes bourgades.
Regardant les gens déambuler sans la moindre incartade.
Ici, un couple gai et joyeux se prélassant sur un gazon,
Plus loin, des enfants sortent des classes avec des visages souriants.
Essoufflé, il s'assoit sous l'ombre d'un châtaignier centenaire,
En vis-à -vis d'un ruisseau qui ondule à travers un pré. Il se désaltère.
La faim le tenaille. Alors, il serre son ventre avec une espèce de sangle,
Sans attendre, il se met à quémander un pain de seigle !
Déjà , le soleil s'efface, laissant place à  un crépuscule rougeoyant,
Augurant l'avancée de la nuit à pas véloces et pesants.
Il oublie la disette et se concentre sur la quête d'une retraite sûre:
Où dormir? Où s'abriter? un gîte de fortune ou une masure?
La faim ne cesse de le tenailler et point de gîte salutaire !
Démuni, les poches vides sans moyens pécuniaires,
Pâle et affamé, il continue avec hargne sa marche en titubant,
Espérant trouver un café ouvert ou un quelconque restaurant.
Les minutes passent.Il arrive avec peine aux alentours d'un presbytère.
Noyé dans une triste nostalgie du temps où il jouissait des honneurs,
Il se réveilla quand une main d'un mécène se posa sur son dos meurtri.
Venez! Tu ne mérites pas ce sort, tu n'es pas un proscrit!
Cette nuit là , elle s'annonce porteuse d'une inespérée surprise:
Il va la passer au presbytère, invité par le curé de la paroisse des deux écluses* !
Ce soir, il mangera à sa faim avec voracité et satiété cupide,
Et au chaud, il dormira d'un profond sommeil comme un vrai druide!
D'ores et déjà , le gîte et le couvert lui sont assurés,
Mais qu'adviendra-t-il de demain? S'interroge-t-il, tétanisé !
.....
©Salah... 9/9/23
1-
(Le presbytère de la paroisse des deux écluses) n'existe pas.C'est une dénomination fictive pensée et imaginée par moi.
2-
Tortu =
tortu, tortue
adjectif
(ancien français tort, tordu) Dico Larousse
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Quand on a l'esprit élevé et le cœur bas, on écrit de grandes choses et on en fait de petites.
Albert Camus
Errance et solitude (Fiction)