Que j'aimais ce temps affligeant !
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Mon souvenir remonte à une journée de grand froid,
Quand blotti contre un marronnier plus que centenaire.
Je fixais les tresses ocres d'un crépuscule vacillant,
Déroulant leurs textures sur l'infinité du firmament,
Comme si elles drapent un soleil en décadence !
Effaré mais récalcitrant, je demeurais muet.
Dans un silence mortifère, figé et désorienté,
J'assiste à la cupidité d'une morne atmosphère,
Où les forces célestes semblent entrer en guéguerre.
Le tonnerre récite sans discontinu ses tristes litanies ,
Encor, il scande ses oraisons on ne peut plus funèbres.
L'éclair balafre le ciel sans aucune retenue,
L'orage hurle et psalmodie des homélies,
Et les nuages, en frénésie, s'entrechoquaient.
Ce jour là , le ciel pleuvait des larmes en crues,
La pluie striait l'azur de profondes cicatrices,
Et n'arrêtait pas de ruisseler, redoublant d'intensité,
Telles des glandes lacrymales qui ne tarissent point.
Perplexe et abasourdi devant la colère des éléments en rixe,
Je demeure mitigé et contemplatif de la nature et ses caprices!
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©Salah
           .........04072017
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Quand on a l'esprit élevé et le cœur bas, on écrit de grandes choses et on en fait de petites.
Albert Camus