Naître à Gaza
« Je suis né à Gaza, un matin, cet automne,
Dans l’odeur du sang et des ruines fumantes,
Allongé sur le corps d’une mère haletante
Effrayée du fracas des armes qui résonne »
Parqués sur ce lopin de désert oublié
Deux millions d’émigrés vivent privés de tout,
Des humains sans pays, encadrés par des fous,
Depuis des décennies toujours sacrifiés.
Vers des cieux plus cléments est partie la colombe.
Les puissants de ce monde débitent leur couplet,
Espérant pour la gloire le Nobel de la paix
Et pour l’économie de vendre quelques bombes.
Pourtant tous ces enfants qui s’obstinent à naitre
N’ont pour tout avenir que l’horreur de la guerre,
Voilà cinquante années qu’elle meurtrit leur terre.
Que vienne le printemps ! Que l’orage s’arrête !
Je rêve pour demain, le ciel me pardonne,
Des hommes attablés au repas de midi,
L’un d’eux en souriant dirait à ses amis :
« Je suis né à Gaza un beau matin d’automne »
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Merci
Pierre-Marie
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