Venez donc avec moi promener nos vieux pas...
Venez donc avec moi sur ces anciens chemins
Où jadis nous allions d’une marche plus sûre.
Aujourd’hui nos minois se plaignent de plissure
Quand nos pas sont plus lents et noueuses nos mains.
Pour le coup laissez-moi vous servir d’appuie-bras !
Car il est doux pour l’heur quand le corps s’abandonne
A l’exquise chaleur de l’Ami qui fredonne
Des sonnets d’autrefois ayant fait leurs choux gras.
Sentez-vous quand s’implante, en vous, ce fol émoi
Qui brûle sans faillir, comme une torche intense ?
Et ce feu qui signale une forte appétence
Vous plait-il de le voir provenant de chez moi ?
Qui plus est, dites-moi si vous plaît mon laïus
Ou si vous préférez que j’observe une pause.
Ne dit-on pas qu’il faut aimer celui qui cause,
Ce qui fut, autrefois, le fondement de l'us ?
Vous-même avez les mots qui savent exprimer
Le fond du bon penser en si diserte adresse.
Voyez qu’à les ouïr tout mon être se dresse
Et vous prie instamment de poursuivre à rimer.