Le chagrin de Leïla
Quand parfois Leïla et moi, l'on se querelle
Je lui sors la photo, la nôtre, demoiselle
Elle, et moi jouvenceau aussi beau qu’une fleur
C’est ce remède seul qui fait fuir sa fureur.
Ce portrait souriant sauve notre ménage
Si vite elle comprend qu’on a trop pris de l’âge
Et que notre union appelle le tombeau
Le suaire déteint les rayons du flambeau !
Je regarde les rides qui ont miné son charme
Où je vois le passé et cachée une larme
Et elle , mes cheveux à la couleur des craies
Lorsque j'y m’évertue à tracer une raie.
Notre sort est scellé par la smala bruyante
Les cris des petits-fils et filles souriantes
Elle en avait assez de ma plume et bouquins
Hélas ! J’ai deux amours, elle et mes quatrains.
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Ecrire c'est dire silencieusement à ceux qui veulent bien vous écouter.