Rire de soie n'est plus coton...
Maintenant que voilà le calme revenu
Je m’en vais me servir un nouveau revenu :
On appelle cela de l’auto-politesse
Car ça donne aux pas lents un peu plus de vitesse.
Vous nommez ce coup fin « sobre autodérision »
En prenant l’air hautain avec juste raison.
Pour donner à mon tour une bonne altitude
Je m’en vais corriger cette sotte attitude.
Je vais, donc, tout de go, avec art et génie
Vous montrer un talent que le Monde dénie.
Avec que modestie et sans nulle insolence
Je présente à vos yeux ce farci d’indolence.
Je me sens hésiter pour finir ce propos
Car soudain il est sûr qu’il me faut du repos.
Je crains toujours le noir, avoir peur du grand vide
Ce trou blanc qui vous nuit et vous laisse impavide.
Tans pis je me résigne et je refais le pli
Plutôt que de rester penaud dans le repli.
J’écrirai par trois fois mon brouillon de parole
S’il faut donner aux gens un envoi moins frivole.
Ah me voilà donc pris par cet idiot orgueil
Qui consiste à gloser pour servir un accueil.
Enclencher, sans ciller, une vraie marche arrière
M’oblige à déplacer la trop haute barrière.
La grenouille du conte en gonflant son gosier
Fit bien rire le bœuf facile à s’extasier.
Je baisse pavillon et dégonfle ma voile
Disant éteinte, hélas, ma foutue bonne étoile !