Je viens plaider coupable avec résipiscence
Pour avoir fait du tort en toute connaissance.
J’ai récemment lâché quelques douteux propos
Qui hélaient tout quidam qui siégeait en repos.
Je pensais indument avoir le feu divin
En parlant, sans filet, comme un penaud bovin.
Sans sortir pour charmer ma poussiéreuse lyre
Je donnais du brocard en place de collyre.
Je voyais l’alentour déplorer l’univers
Que fréquentaient hélas mes trop cinglants travers.
Et loin d’utiliser le langage des anges
Je fustigeais les gens sans dire de louanges.
Me voilà condamné, pour le dire ici bas,
Devant ce tribunal condamnant les combats.
Et je dois justifier les raisons de ma verve
Celle qui sans un doute excède et lors énerve.
« Pourquoi serviez-vous donc de semblables abîmes ? »
Me demande le juge aux paroles sublimes.
« Je pensais en humour bien servir mes parlers
Qui me semblaient torchés, de pépites perlés. »
« Ne vous a-t-on appris l’amour en héritage
Qui fait par don de soi mécène en bon partage ?
Demandez donc pardon à tous ces pieux humains
Qui vous prient de sagesse en se tenant les mains !
Ici je suis garant du respect des vertus
Avec des jugements que d’aucuns voient pointus.
Alors prosternez-vous avec grande manière
Puis repartez contrit en votre humble tanière. »
« Je salue votre Honneur qui parle avec bonté
Et m’en vais tout penaud mais surtout éhonté.
Revenez donc demain pour me voir moins acerbe
Car je viens de trouver synonyme à mon verbe ! »