Que vous êtes jolie quand vos larmes reposent
En paix, près de ces yeux dont les paupières closes
Évoquent les années, comme un temps dépassé,
Accordant au regard, les faveurs de Morphée.

Que vous êtes jolie là devant le miroir,
Celui dont le reflet vous raconte l’histoire
D’une femme intrépide où se mêle à ses rides
La belle cicatrice encore un peu humide…

Que vous êtes jolie avec la peau qui tremble !
C’est un fait : la vie même - entre nous - vous ressemble,
Comme unies à jamais… Fin prête à la quitter;
Dites-moi si déjà : parlez-vous de regrets ?

Que vous êtes jolie ! Majesté d’un autre âge
Dont le couronnement offre un nouveau visage
Au coup d’œil des passants sans doute trop pressés
Pour que votre beauté ne vienne les troubler.

Que vous êtes jolie au milieu de la piste
Lorsqu’un air de printemps se déhanche et résiste…
Et jusqu’à l’insomnie, pour un bout de frisson,
Au delà de minuit, s’invitent les démons.

Que vous êtes jolie, madame aux cheveux gris,
Qui a dit que seul l’homme - Ô charmant - s’embellit ?
Quand je vois tout l’amour, si vrai, sans carapace
Que vous donnez encore avec autant de grâce.

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"Le monde a soif d'amour : tu viendras l'apaiser." A. R.