Chacune des heures que tu sonnes
Et une tranche de ma vie
Que jour après jour j'abandonne
A ton horrible boulimie
Les forçats traînant leur boulet
Ne pouvaient marcher qu'avec peine
Mais toi, tu chantes ton couplet
Grâce à tes deux poids qui t'entraînent
Comme un boeuf tirant la charrue
De son pas lourd et régulier
Tu suis dans ta caisse pansue
Le rythme de ton balancier
Aucune saison n'accélère
Ton tic-tac doux et monotone
Pas plus le printemps que l'hiver
Et pas plus l'été que l'automne
Pourtant, quand je suis dans l'ennui
Tu joues les belles indolentes
Et tu fais s'allonger les nuits
Pour exacerber mes attentes
Mais si les ailes du bonheur
Me font voir l'existence en rose
Alors, tu raccourcis les heures
Et refuse la moindre pause
Tes aiguilles, en réalité
Tournent à la même cadence
Mais c'est mon coeur qui, attristé
Ou gai croit voir des différences
Car tu ne jouis d'aucun pouvoir
Pour régler la marche du temps
Et la vie qui me tu sembles avoir
Je la crée en te remontant
Alors ne sois pas trop pressée
De sonner l'heure de mon trépas
Puisque tu seras délaissée
Le jour ou la mort me prendra .....