L'exercice d'élargissement du texte a été pénible, cette fois, devant la rigidité de ce poème de
VERLAINE dont, il faut l'avouer, les contours sont assez désordonnés et confus. Il me fallait néanmoins conserver cette atmosphère assez abstraite, en tenant compte du fait qu'il n'y a aucun verbe qui facilite l'enchainement des strophes dans cette poésie de VERLAINE. Mais une nouvelle fois, j'ai pris plaisir à "déchiffrer" et à m'essayer dans cette réécriture.
PAYSAGES BELGES
Exercice de « dilatation » d’après le poème
De Paul VERLAINE
Briques couvertes d’ocre et patine des tuiles,
Ô combien sont prisés ces galants et charmants
Petits lieux de rencontre et pudiques asiles,
Pour faire perdurer la flamme des amants.
Houblons en floraison, riches grappes de vignes,
Feuilles d’un vert de jade et odorantes fleurs,
Tentes aux parements figurant les insignes
Des amateurs de vins et autres francs buveurs !
Guinguettes encombrées aux couleurs d’aubes claires ;
Bière coulant à flot sous l’assaut des clameurs ;
Servantes bien garnies de milles choses chères
A tous les bons vivants et aux nombreux fumeurs.
Gares abandonnées, lointaines ou prochaines ;
Gais chemins sinueux : les souvenirs sont grands.
Quelles impressions, aussi quelles aubaines
Bons et discrets témoins peuple des juifs-errants.
ANDRÉ
_________________
Paul VERLAINE (Poème d'origine)
PAYSAGES BELGES
Briques et tuiles,
O les charmants
Petits asiles
Pour les amants !
Houblons et vignes,
Feuilles et fleurs,
Tentes insignes
Des francs buveurs !
Guinguettes claires,
Bières, clameurs,
Servantes chères
A tous fumeurs !
Gares prochaines,
Gais chemins grands...
Quelles aubaines,
Bons juifs-errants !
__________________
----------------
Citation :
La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André LAUGIER)