Plume de platine Inscrit le: 19/6/2016 De: |
Les sages Le sage
L’homme assis sur un rocher pense à son passé Il était jadis roi, d’un grand pays lointain Aux confins de la terre, où il fut pourchassé Traqué, les temps étaient devenus incertains.
Démuni de tout, il erra sur les chemins De boue et de vent, devenu un mendiant Evitant à tout prix, les villages d’humains Il survivait bon gré, mal gré d’expédients.
Les années passèrent, il avait trouvé refuge Dans une profonde forêt obscure et noire Le domaine des bannis, là , où aucun juge Ne peut le nuire, seuls des singes et des jaguars.
Il était le maître des lieux, le seigneur De la nature, pour sujets les animaux Dans cet endroit si retiré, aucun chasseur Ici, il ne subissait plus les pires maux.
Atteignant un âge avancé, les cheveux chenus Longue barbe, l’homme décida de sortir Du paradis, reprit la route, parvenu Dans son royaume, qu’il voulait réinvestir.
Le peuple le prit pour un sage et un ascète Qui portait les messages divins des Dieux Buvant ses mots, en retour, quelques piécettes Car les humbles aimaient son sourire radieux.
Un jour, un de ses admirateurs par les traits Du regard, reconnu la noble majesté Mon Roi revenait parmi nous ! Malgré l’attrait Il répondit, je n’ai plus cette qualité.
Et à l’aune de la mort, le très vieux sage Retourna enfin vers son monde végétal Laissant aux hommes, leur argent et leurs mirages Pour lui, l’amour était chose la plus vitale !
La réponse !
Autrefois, dans un lointain passé Et dans un pays aussi éloigné Un pèlerin dans sa quête mystique S’arrête pour la nuit, dans un village A la porte d’une modeste maison Un homme l’interpelle et lui dit Où vas-tu, ami étranger ? Le marcheur lui répond Je vais par monts et par vaux Chercher réponse ! Réponse à quoi ?
Le sage ne voulant point dévoiler A cet inconnu, la question Laissa perplexe l’individu Soudain l’hôte se sentant vexé Par le mutisme de l’invité Commença à s’énerver, s’agiter Menaçant de jeter à la rue L’irrespectueux inconnu Et le mit promptement dehors
Le pérégrin garda son calme Et reprit son périple Il avait trouvé sa réponse Sous des apparences courtoises Peut se cacher une face sombre !
Le roi
Un roi se demandait comment être plus riche Tant de questions et si peu de réponses Il fallait mettre un terme à ses interrogations Il décida de parcourir le monde à cette fin
Il prit son bâton de pèlerin et quitta son palais Des milliers de lieux à travers tout le pays Mais à chaque fois, sa déception était grande Une profonde amertume et de désillusion Un jour, il arriva au bout de son long voyage Là , devant l'océan, un homme regardait l'horizon Que fais-tu vieillard, tu rêves de partir vers l'ailleurs Mon Roi ! Ma richesse est en moi, pas au-delà des mers !
Altitude
Le sage observe du sommet de la montagne La vallée profonde, regard contemplatif Un lourd tapis neigeux recouvre les versants L'homme décide de retourner vers la ville
Descend d'un pas assuré les pentes abruptes Il connaît les chemins et les moindres rochers Son univers est là -haut, près des alpages Il y a trouvé le calme et sérénité
Rejoindre le monde n'est point vraiment vital Mais le contact des hommes lui est nécessaire Car il arrive à convaincre des citadins Que la nature est à préserver à tout prix !
Sagesse
Du haut de la falaise, il regarde la mer Agitée et tourmentée par un vent fougueux Les vagues se brisent sur des rochers amers Qui s'efforcent à raboter leur dos rugueux
L'homme devant ce spectacle reste placide Immobile face aux éléments déchainés Observateur, son esprit demeure lucide Et même la nature ne peut l'enchainer
Car il a atteint un haut niveau de sagesse La vie est une Ă©preuve, un permanent combat En trouvant en lui une forme de finesse Il sait surmonter les pires coups de tabac !
Le marcheur
Il ne faisait que marcher, par monts et par vaux Parcourant les chemins de terre et de poussière Robe de bure, on le prenait pour un dévot Ne possédait rien, il vivait au grand air.
Il était athée malgré sa fausse apparence Et avait rejeté toutes les déités Il croyait en l'humain, c'était sa différence Et il prônait l'amour, en toute liberté.
Au fil des années, il a acquis la sagesse Nombreux sont les hommes au cœur dur et impur Gloire, argent et pouvoir, la folie et l'ivresse Sachez-le ! Vous êtes mortelles créatures !
La richesse du sage n'est pas matérielle !
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