Zahra ou Rose
Quand je me remémore ma prime enfance, m’apparait
Une Dame, nommée Zahra, Rose en notre latin alphabet,
Veuve avec enfant unique et son lot de misère,
Qui vivait entre autres du produit d’une bonbonnière.
Zahra me rappelle mes premiers pas loin du giron familial,
Ma poussée d’ailes, mon nouvel horizon, mon envol initial.
Son accent rural, son ample robe fleurie et ses cheveux grisâtres
Me renvoient l’image de ma grand-mère avec son air champêtre.
Elle arrivait à l’école avant que ne s’ouvre le portail
Tractant sa charrette verte emplie de curieux attirails
Et de tout ce qu’on espérait après les heures de classes,
Gadgets, billes, ballons et pièges à oiseaux pour la chasse.
Zahra assurait de facto l’ordre à l’extérieur du préau
En instaurant des trêves entre écoliers des clans rivaux.
On dirait qu’elle avait une sorte de charge extrascolaire
Que d’un commun accord nos parents lui attribuèrent.
Elle surveillait de son regard tout mouvement alentour,
Tout intrus, tout va-et-vient suspect à la sortie des cours.
On l’appréciait Zahra, la vendeuse qui veillait sur l’école
Qui devrait porter le nom de cette surveillante bénévole.
Que les temps ont changé et les parents vivent la peur
De voir leurs enfants ravis par des pédophiles sans cœurs !
Repose en paix Zahra, Rose. Qu’éclosent de nouvelles roses
Pour mettre terme au mal auquel les écoles s’exposent.
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Ecrire c'est dire silencieusement à ceux qui veulent bien vous écouter.