Le Soleil fouette encor la colonne du vent,
Le sable de son or épelle le levant,
Et ceint en son décor avide de tourments,
Les rondeurs des amphores sous la peau de l'Orient
La paume d'un mystère enclave souveraine,
Le sceptre millénaire esclave en son domaine,
De l'âme des poussières - ô dorure pérenne !
L'étoffe sablière, s'allonge et se fait reine
Sur le satin des dunes ou le tapis du Temps,
Des rêves de lagunes aux corps évanescents,
Fécondent une à une ces perles s'assoiffant,
Sur mon front de fortune, sous mon regard d'enfant
Ne fuir qu'en s'enlisant mais fuir loin du présent,
Qui lyse en sa mouvance la vie même naissant,
Recouvrant de silence l'empreinte du vivant,
Comme en paralysant, le moindre battement
La chape des rayons ne laisse s'échappant,
Que ce lézard briguant mon ombre lézardant,
Quand serpente essaimant l'ambre de ses versants,
L'éternelle saison, des nuits s'y repentant
Les fraîcheurs oubliées - nocturnes passagers,
Le corps des siroccos - gardiens et messagers,
Escortent tous les maux, scorpions et vérités
Et toute inanité, aux mêmes destinées
C'est une mort dorée sous ces courbes vibrant,
Où chante une clarté plus chaude que mon sang -
Vernis d'Humanité si vite s'essoufflant,
Inventée éventée par quelques grains passant
Collines si légères géhenne de la Terre
De tout se désaltèrent les gorges du désert,
Qui m'attire ou m'atterre, ce désir me dessert,
Resserre délétères, ses lèvres, éphémères
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Brin d'harmonie,
en toute Amitié.