45 JOURS DÉJÀ
L’admirable attribut chez l’être politique,
C’est de toujours pouvoir convaincre l’électeur,
Qu’en avançant lui-même, il poursuit sa logique
De faire progresser le peuple serviteur.
Au bienheureux confort du sens matériel
Dont chacun se suffit dans l’instinct narcissique,
Il serait temps, enfin, qu’un fort potentiel
Redonne du crédit au flou technocratique.
Messieurs, si vous saviez combien est chaotique
Cette image donnée de vos intentions,
Vous comprendriez combien demeure amphigourique
Le crédit que l’on porte à vos ambitions.
Tous ces revirements, aux yeux de la patrie,
Donnent le triste aspect d'avoir des amateurs ;
Certes on en rirait... hélas la pitrerie
Vient de politicards emberlificoteurs.
Oh ! quel joyeux bazar dans les rangs politiques,
On s'agite, on panique et on crie au complot.
De rétropédalage en discours chaotiques,
Comment leur champion fera face au haro ?
Le discours politique insipide et ringard
Quel que soit le parti, flanche et s'uniformise ;
En chaque homme public se révèle un bavard
Dont la raison d'État est sujette à mainmise.
Câlinothérapie pour Français en colère,
Promesses dans le temps aux années à venir…
Mais rien dans le fond change – ou très peu s’accélère,
Loin d’être rassurés on doute en l’avenir.
Quelle combinaison et quel premier ministre...
Déjà quarante-cinq jours… sera-ce encor long ?
Il fallut moins de temps à Christophe Colomb
Pour trouver l’Amérique, et ça devient sinistre…
Allez ! pour endurer ce cycle de latence,
Une note d’humour ne datant pas d’hier :
En politique on sait hélas que la décence,
Comme la météo n’est qu’ample courant d’air.
ANDRÉ
----------------
Citation :
La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André LAUGIER)